Aage Friis, 1870-1949 Uddrag fra BREV TIL: Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon FRA: Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind (1869-11-26)

Bienque les assurances que le prince de la Tour d’Auvergne vous a données dans votre dernière conversation, quant à l’intérêt sympathique avec lequel l’Empereur suit la question slesvigoise, m’aient été très agréables, il y a pourtant dans votre relation un passage qui m’a un peu étonné. Vous comprenez facilement que je veux parler de l’observation que fit le Ministre, qu’il savait par les rapports de M. Dotézac, que le gouvt. du Roi improuvait la récente démonstration des Slesvigois. C’est là une erreur et M. D. a dû se méprendre sur le sens de mes paroles, s’il a cru pouvoir rendre ainsi les conversations que nous avons eues ensemble sur cet incident. J’ai constaté vis-à-vis de lui que le gouvt. du Roi avait été parfaitement étranger à cette démonstration qui ne pourrait que perdre en valeur si elle était erronément regardée comme ayant été plus ou moins inspirée d’ici, et lorsque M. Dotézac a demandé mon opinion sur la prétendue intention de la députation de se rendre à Vienne pour le cas où elle ne serait pas reçue à Berlin, je ne lui ai pas dissimulé que je regarderais une telle démarche comme une faute en ajoutant pourtant que j’étais convaincu que le même esprit de légalité et d’ordre, dont les actes des Danois du Slesvig avaient toujours porté l’empreinte, ne se démentirait pas non plus dans cette occasion — supposition dont l’expérience a plus tard suffisamment prouvé la justesse.