Aage Friis, 1870-1949 Uddrag fra BREV TIL: Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind FRA: Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon (1869-12-06)

Aussitôt introduit auprès du prince, je lui ai exposé les motifs qui m’amenaient. Je viens de recevoir, dis-je à Son Excellence, une dépêche de Copenhague m’annonçant qu’à la suite d’une démarche officieuse qu’a faite le général Fleury auprès du cabinet de St. Petersbourg tendant à chercher à obtenir une solution de la question du Slesvig du Nord, l’Empereur Alexandre a écrit à ce sujet au Roi Guillaume. Le gouvernement du roi est naturellement très reconnaissant à l’Empereur Napoléon et à Son gouvernement de la sympathie qu’il n’a cessé de lui témoigner dans cette question mais il lui semble absolument nécessaire que vous, mon Prince, connaissiez exactement la manière de voir du gouvernement danois en ce qui concerne une solution future. C’est pourquoi, ajoutai-je, il m’a été enjoint de vous éclairer sur ce point capital. La bienveillance constante du gouvernement impérial nous garantit en effet qu’il ne voudrait point avoir contribué, fût ce dans la moindre mesure, à ce que le Danemark fût mis en présence de deux alternatives également douloureuses: ou de se prêter à un arrangement qui en ne rendant à la mère patrie qu’une partie du Slesvig danois nous forcerait à renoncer à nos espérances les plus chères et sacrifierait des intérêts vitaux pour le pays tout entier ou de refuser ce que plusieurs puissances, parmi lesquelles se trouveraient celles qui nous ont toujours témoigné de la bienveillance, nous proposent, refus, qui pourrait avoir pour conséquence que l’article V fût annulé.