BREV TIL: Vibeke Hjelmslev FRA: Jérôme Lindon (1971-03-08)

EDITIONS DE MINUIT

jl/sp 7226

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Paris, le 8 mars 1971

Madame Vibeke Hjelmslev Ordrup hjz(j vej 40 2920 Charlottenlund (Danemark)

Chére Madame, Pardonnez-moi ma confusion å votre sujet. J'avais cru comprendre que vous aviez collaboré aux travaux de votre mari. Puisque ga n'est pas le cas, je me demande s'il ne faudrait pas que la traduction de Mme Ganger soit présentée f>ar un, spéciåliste, qui justifie en quelque sorte le fait que nous ayons renoncé å la premiere traduction. Il me semble, quant å moi, que la seule auto- rité de Mme Ganger, qui est d'ailleurs inconnue en France, ne suffit pas. Ne pourriez-vous, dans ces conditions, obtenir une telle préface de M. Togeby ou d'ure personne qu'il pourrait vous indiquer ? Quant å la question des droits d'auteur, nous avons le choix entre deux solutions : - Ou bien on en reste au contrat initial avec des droits d'auteur de 10 %. Mais, dans ce cas, nous sommes obligés de mettre å votre charge tous les frais supplémentaires entrainés par cette seconde édition, c'est-å-dire d'une part, la traduction de Mme Canger, d'autre part la nouvelle composition typographique du livre, - Ou bien nous raménerons les droits d'auteur depuis l'origine å 7 %, ce qui nous permettra de prendre å notre charge la totalité de la nouvelle composition et la moitié des frais de traduction. C'est cette seconde solution que je vous ai proposée parce- qu'elle me parait la plus favorable pour vous. Il ne faut pas perdre de vue, d'autre part, que les ventes des Prolégoménes, assez importantes les premieres années, ont naturellement tendance å baisser et que nous n'aurions aucune chance de récupérer nos frais dans un délai raisonnable si le pourcentage de 7 % n'était pas appliqué å la premiére édition.

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Ce qui m'effraie un peu, je vous l'avoue, c'est tout le

temps que nous perdons en ce moment et pendant lequel le livre est introuvable en France. Si d'ici huit jours nous n’avons pu arriver å un accord sur les deux points contenus dans cette lettre, je suis d'avis, pour ma part, de réimprimer le livre tel quel et de reporter å l'édition suivante les modifications que nous envisageons actuel- lement pour celle-ci. Je vous prie de croire, Chére Madame, å mes sentiments les meilleurs.

Jérome Lindon