Uddrag fra Avisudklip, [9-40] 111-0770

Est-ce å dire que la « glossémati- que» de Hjelmslev (c'est le nom qu'il donne å sa théorie du lan- gage), une des plus élaborées du structuralisme, soit enfermée dans eet effort d'inventaire, de réparti- tion et dans un mécanisme identi- fié avec la logique sous-jacente å tout énoncé ? On voit se préciser chez lui certaines ouvertures et cer- tains problémes qui ne trouvent pas chez lui une solution nette : pro- bléme des universaax linguistiques, c'est-d-dire des regies qui valent pour toutes les langues, probléme de la créativité (« une théorie doit pouvoir déerire et prévoir tous les textes cfune langue donnée >), pro- bléme de l'opposition entre les phra- ses réalisées, telles qu'elles se pré- sentent et la structure syntaxique sous-jacente, qui en permet l'inter- prétation (comment dissocier les deux sens de certaines phrases am- bigués). Mats Fapport décisif de Hjelm- slev, c'est d'avoir conduit la lin- guistique a user d'une méthode fondée sur la logique, de s'étre dé- barrassé des préjugés des positi- vistes qui croyaient que les faits parlaient d'eux-mémes, qui a donne la premiere place aux hypotheses sur le langage et non å la collection des petits faits. Hjelmslev est un théoricien de la linguistique, et aprés lui il ne sera plus possible d'igno- rer que la théorie précéde l’appli- cation. Il faut saluer cette traduction qui permet enfin aux leeteurs cultivés d'aborder un des grands classiques de la linguistique. Ne peut-on sou- haiter que d'autres éditeurs frangais suivent eet exemple : lirons-nous bientot les traductions des grands linguistes actuels, Noam Chomsky ou Zellig Harris, ou devrons-nous attendre encore plusieurs années ? JEAN DUBOIS. * Editions de Minult, 229 p„ 19,5 F.