Aage Friis, 1870-1949 Uddrag fra BREV TIL: Quaade, George Joachim FRA: Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind (1868-03-09)

Je ne reprendrai pas ici l’examen des garanties que le gouvernement prussien a cru devoir nous demander, car je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai déjà fait observer à ce sujet, et je crois que ces observations suffisent amplement à démontrer que l’adoption de ces garanties serait contraire au principe, reconnu d’ailleurs par le cabinet de Berlin aussi bien que par nous, qu’on doit exclure des engagements éventuels tous ceux qui seraient de nature à porter atteinte à la souveraineté du Roi, et à jeter dans nos relations futures le germe de regrettables complications. Pourrait-on en effet imaginer une anomalie plus flagrante, une condition plus profondément inacceptable, que celle qui imposerait au gouvernement danois l’obligation de supprimer l’usage de la langue danoise dans l’instruction primaire et obligatoire ainsi que dans le service principal des églises, dans des villes qui lui auraient été rétrocédées précisément à cause de la nationalité de leurs habitants? Je peux jusqu’à un certain point m’expliquer les scrupules du gouvernement prussien au sujet des intérêts du petit nombre d’Allemands qui habitent le Nordslesvig, bienque je ne les trouve ni justifiés par les circonstances ni conformes au but et à la base historique de ces négociations. Mais ce que je ne saurais comprendre et ce à quoi le gouvernement du Roi ne pourrait jamais souscrire, c’est qu’on veuille nous imposer une mesures. 796qui aurait pour unique résultat d’assurer à la minorité allemande une domination permanente dans l’église, l’école et la commune, domination qu’elle exercerait au préjudice des intérêts les plus sacrés de la majorité danoise, et sous le protectorat d’un puissant gouvernement étranger dont elle serait autorisée à invoquer l’intervention chaque fois qu’elle se croirait froissée dans ses droits par les actes de son propre gouvernement.