BREV TIL: Albert Sechehaye FRA: Louis Hjelmslev (1931-07-02)

82BlfeSyM!%y>BTe3 • Copenhague 0. (Danemark.) le 2 Juillet 1931. Cher Monsieur, Il y a déja fort longtemps que J fai regu votre bel article "les mirages linguistiqu.es" 'et votre carte o& vous vous ét es prononcé d’une fag on si flat tante et si aimable sur une partie de mes theories grammati- cales. J’ai honte de ne pas vous avoir écrit antérieure- ment, et je n*ose pas vous adresser mes excuses sans vous expliquer en mérae temps pourquoi J*ai tardé tellement a vous donner de roes nouvelles. Plusieurs causes, en effet, m*ont empéché d’entretenir une oorrespondance réguliere pendant tout eet hiver. D'une part il y a eu dans ma fa- mille une grave maladie et un déces affligeant qui a eu pour effet de détourner pour quel que temps mes pensées de mes occupations scientitfiques; d’autre part Jfai. été tres pressé pour achever au plus href délai possible une th&se pour le doctorat qui devait nécessairement étre adoptée ce printemps pour me qualifier d'obtenir une chaire qui sera vacante prochainement. Maintenant que ce travail est fini et la these adoptée, Je m1empresse de vous écrire et de vous dire mes sincfcres reraerciements. Je ne vous écris pas å present sur les idées qu'a suggérées la lecture de votre travail. Comme vous le verrez par non inscription formelle qui suit sous le méroe pli, je viendrai au eongres de Geneve, et, bien que Je sache que vous serez forcéroent tr&s occupe ijendant le eongres, J*es—

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pere avoir 1*occasion de parler avec vous. Je pourrai pr»- bablement rester un ou deux lours apres la clQture du con- grés, s1il y a lieu. Je serai fort neureux de faire votre connaissanee personnelle, et je me promets une entrevue des plus interessantes. Pour les causes que je viens de vous donner, je n*ai pu - malgré mon désir - preparer aueune communication pour le congres. En outre le travail que je viens d'ache- ver, et qui traite de quelques problémes de la phonétique des langues baltiques, m'a entralné asser, loin de 1*ordre d’idées qui m'avait occupé antérieurement, et ce n’est que récemment que j*ai pu revenir aux problemes grammaticaux. J’ai donné, å notre Soeiété de philologie, une communication sur les rapports entre le mot d’une part et le semanteme et le morpheme, de 1*autre, et oh. j’ai resumé ^.riévement quel- nues idées que j’espére pouvoir développer prochainement dans un travail qui traitera d’une faqon générale de l’ana- lyse linguistique. Je serais fort heureux de pouvoir discuter avec vous quelques problemes de eet ordre. En attendant, recevez, cher Monsieur, 1*assurance de mes sentiments les meilleurs.